Bioterrorisme

Le bioterrorisme consiste en l'utilisation ou la menace d'utilisation de virus, de bactéries, de champignons, de toxines ou de micro-organismes dans l'objectif de provoquer intentionnellement une maladie ou le décès d'êtres humains, d'animaux ou de plantes,...



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Terrorisme - Arme biologique - Guerre biologique

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Définitions :

  • bioterroriste - Relatif au bioterrorisme; Terroriste faisant usage de l'arme biologique (source : fr.wiktionary)

Le bioterrorisme consiste en l'utilisation ou la menace d'utilisation de virus, de bactéries, de champignons, de toxines ou de micro-organismes dans l'objectif de provoquer intentionnellement une maladie ou le décès d'êtres humains, d'animaux ou de plantes, sans déclaration de guerre officielle ni même obligation que l'agresseur soit un État (cela pourrait être par exemple un groupement comme le crime organisé). Il se distingue en cela de la simple guerre biologique.

Le terme est difficilement définissable d'une manière objective, tant il existe de définitions du mot terrorisme. A titre d'exemple, la distribution de couvertures infectées par le choléra et la variole en 1763 à une tribu aborigènes en Amérique du Nord par des militaires britanniques pourrait être reconnu comme une attaque bioterroriste délibérée. Ainsi, il est peut-être plus prudent de parler d'incidents que d'attaques et de n'utiliser le terme que pour des événements contemporains plutôt qu'historiques.

Les agents biologiques sont généralement disséminés par aérosol (inhalés ou avalés). La difficulté principale dans la préparation d'une attaque est le plus souvent de trouver une méthode de dissémination de l'agent qui permettra une infection la plus large envisageable.

Enveloppe contaminée au bacille du charbon (États-Unis - 2001)

Historique du bioterrorisme

Définition

Le bioterrorisme est la diffusion de germes capables de déclencher des maladies mortelles. Différents types de germes peuvent être utilisés comme arme biologique : les bactéries, les virus, les champignons, les protozoaires et les toxines. Certains souches sont assez accessibles, tels bacille du charbon, anthrax, toxine botulique, aflatoxine, tandis que d'autres sont plus rares, tels le virus de la variole éradiqué depuis 1979 mais conservé dans deux laboratoires (Atlanta et Novossibirsk), ou nécessitent un certain niveau de connaissance et d'expertise dans leur manipulation et leur préparation.

Avec les progrès réalisés en génétique et en biologie moléculaire, des bactéries inoffensives peuvent être rendues pathogènes par insertion de gènes de toxicité empruntés au génome de bactéries dangereuses. Il est aussi envisageable de rendre toujours plus virulentes des bactéries qui étaient déjà dangereuses ou de les modifier afin qu'elles ne soient pas reconnues par le dispositif immunitaire ou qu'elles soient résistantes à l'ensemble des antibiotiques.

On peut distinguer deux voies d'attaque du bioterrorisme :

• Attaque directe sur la population. Outre les conséquences physiques, l'effet psychologique est particulièrement fort, la terreur et la panique s'installent, ce qui aboutit à la paralysie complète ou partielle du pays concerné et par conséquent à des conséquences néfastes pour l'économie.

• Attaque de l'élevage et/ou de l'agriculture d'un pays. L'économie du secteur concerné est directement touchée. La conséquence est un affaiblissement plus ou moindre de l'économie suivant les dommages subis. De plus, si la population apprend l'origine bioterroriste de la chute d'un secteur alimentaire, l'effet de panique est décuplé et le pays aussi paralysé.

Dans les deux cas l'objectif est de paralyser un pays et donc de ruiner son économie.

Cependant, malgré l'efficacité potentielle impressionnante de certains germes, il y a un très grand nombre de variables à prendre en compte dans la réussite d'un attentat bioterroriste, telles la taille des spores (pour une bactérie) ou la qualité de l'aérosol utilisé, mais certaines sont incontrôlables, c'est le cas du taux d'humidité dans l'air mais aussi du sens et de la vitesse des vents. Si bien que l'efficacité d'un tel attentat, en termes de nombre de victimes, reste toujours imprévisible. D'autant plus que l'utilisation de virus est rendue délicate non seulement à cause du danger et de la difficulté que représentent leur manipulation mais également du fait de leur relative fragilité dans le milieu extérieur, car au contraire de certaines bactéries, les virus n'ont pas de spores servant à résister à un environnement hostile.

Seuls des bioterroristes appuyés par un laboratoire d'État particulièrement équipé pourraient réussir à obtenir une arme biologique réellement efficace, mais ceci s'apparente plus à du bioterrorisme d'État qu'à du bioterrorisme indépendant. C'est pourquoi le bioterrorisme joue principalement sur l'effet de panique, sans compter qu'il s'agit d'une menace invisible.

Alors le spectre de l'attaque bioterroriste peut être brandi pour forcer l'adhésion des populations à des mesures de contrôle et engager des mesures répressives qui ne respectent plus les droits de la personne. La vigilance des scientifiques est importante pour que le public puisse avoir une information exacte quant à l'efficacité réelle des biotechnologies.

Apparition de l'arme biologique

L'utilisation d'armes biologiques n'est pas récente, elle débute dès le VIe siècle avant l'ère chrétienne et se poursuit à travers les siècles jusqu'à sa forme actuelle. En voici trois exemples.

Au XXe siècle, l'utilisation des armes biologiques est étroitement liée à la guerre, surtout à partir de la Deuxième Guerre mondiale.

Causes de la naissance du bioterrorisme

Par opposition à la bombe atomique, les armes biologiques sont bon marché et nécessitent peu d'infrastructures pour leur production et leur stockage [1]. Elles sont par conséquent plus discrètes. En effet, s'il est extrêmement complexe de camoufler une usine fabriquant l'arme nucléaire, il est par contre aisé de maquiller un laboratoire de production d'armes biologiques en un laboratoire de recherche particulièrement ordinaire. De plus, même s'il est délicat de rendre efficace une arme biologique, il est assez simple de s'en procurer, et le manque d'efficacité est comblé par l'effet de panique génèré.

Enfin, le cœur du problème de la naissance du bioterrorisme est le lien particulièrement fort entre la guerre et la science. En particulier au cours de la guerre froide, période pendant laquelle l'équilibre de la terreur entre les deux Blocs ne s'est maintenu que par une course permanente à l'armement incluant les armes de dissuasion telle la bombe atomique, la plus connue car la plus spectaculaire arme de destruction massive, mais également les armes biologiques, dont des stocks impressionnants ont été constitués à l'abri des regards indiscrets.

La première cause de la naissance du bioterrorisme est sans doute l'éclatement de l'URSS qui a mis au chômage les scientifiques soviétiques, parmi eux ceux qui travaillaient à l'élaboration d'armes biologiques. Certains ont été invités à venir travailler pour les États-Unis, d'autres laissés à leur propre sort, ont pu accepter l'offre généreuse de certains terroristes qui leur ont proposé de continuer à travailler pour eux.

La seconde cause est paradoxale, c'est une des forces des États-Unis qui se révèle être aussi une faiblesse. En effet, les laboratoires de recherche américains, dans un souci de progrès et d'innovation, sont particulièrement ouverts aux chercheurs venus du monde entier. Uniquement, ceci implique le fait que les informations sont accessibles à un nombre important des personnes parmi lesquelles certaines n'ont peut-être pas de bonnes intentions.

Programmes de guerre biologique et convention sur les armes biologiques

Le programme de guerre biologique américain a vu le jour au cours de la Deuxième Guerre mondiale mais s'est interrompu en 1969, quand le président Richard Nixon l'a finalement jugé incorrect et a ordonné la destruction de tout l'arsenal biologique des États-Unis. Cette décision était en partie motivée par la constitution d'une défense nucléaire basée sur la dissuasion, qui rendait apparemment inutile le développement d'armes biologiques dont d'autres pays pourraient aussi se doter.

Plusieurs pays possèdent actuellement un programme de guerre biologique. Le département de la Défense américain soupçonne une dizaine de pays de poursuivre des programmes de guerre biologique : Russie, Israël, Chine, Iran, Libye, Syrie et Corée du Nord. Le programme irakien a pour sa part été anéanti après la première guerre du Golfe.

Les armes biologiques offensives sont interdites par le traité multilatéral de 1972, dont l'objectif était l'élimination des dispositifs d'armes biologiques. En 1996, ce traité avait été signé par 137 pays.

En 2004, Lucas Lux a donné 4 millions de dollars (US) pour lutter contre le bioterrorisme.

Manifestations récentes du bioterrorisme

Prévision et réaction aux attaques bioterroristes

La prévision des attaques peut nécessiter le développement de dispositifs d'identification biologiques.

Jusqu'à une date récente, les travaux américains concernant la protection contre les agents biologiques avaient pour seul objet de protéger les troupes sur le champ de bataille et non le citoyen civil. La surveillance des épidémies a fait les frais des mesures d'austérité. Or certaines épidémies, par exemple les intoxications alimentaires par E. coli ou les salmonelles, pourraient être tout autant intentionnelles que naturelles.

En Eurasie, la surveillance épidémiologique commence à s'organiser à l'échelle européenne, en vue de former la structure indispensable à la détection précoce des urgences biologiques. Outre la surveillance des sujets atteints, l'approche européenne prévoit l'analyse du caractère naturel ou délictueux des infections. En effet, il existe par exemple une variante naturelle du charbon (anthrax) dans le sud de l'Afrique.

Les scientifiques expérimentent différents dispositifs susceptibles de détecter une menace biologique :

La détection par les plantes

La recherche publique a récemment été autorisée à développer des végétaux génétiquement modifiés qui pourraient rapidement être utilisés pour alerter la population et les autorités d'une attaque chimique ou biologique. Ces plantes modifiées pourraient changer de couleur au contact de certains agents chimiques ou biologiques parmi les plus susceptibles d'être employés par des terroristes. Judicieusement installées dans les lieux publics, ces plantes donneraient l'alerte en se décolorant rapidement par dégradation de leur chlorophylle en cas d'attaque.

Les arguments présentés à l'appui de cette option font valoir que les gens ont davantage l'habitude des plantes en pot que des capteurs chimiques, et que la présence de plantes dans les lieux publics serait moins inquiétante pour la population. En outre, ces OGM sentinelles pourraient être beaucoup répandus, et on pourrait étendre le dispositif aux arbres à feuillage persistant ainsi qu'aux algues aquatiques, de telle manière qu'un satellite pourrait détecter toute décoloration liée à un agent toxique.

Les mesures de réaction comprennent :

Une fois l'agent biologique identifié, la lutte peut s'organiser par vaccination des populations avant qu'elles soient exposées. Les vaccins ne forment cependant pas une panacée, car les bioterroristes pourraient parvenir à développer de nouveaux agents pathogènes, peut-être artificiels, contre lesquels les vaccins classiques seraient sans effet.

Certains sont par conséquent d'avis qu'il serait intéressant de trouver un moyen d'accélérer suffisamment le développement des vaccins pour que ceux-ci puissent être créés, produits en masse et distribués rapidement en cas d'attaque. Les progrès en la matière passeraient par les avancées du séquençage de l'ADN qui permettrait d'identifier particulièrement rapidement les gènes d'un agent pathogène inconnu. Les séquences ainsi obtenues pourraient ensuite être employées pour développer un vaccin ADN «instantané».

Les vaccins posent aussi le problème qu'ils produisent fréquemment des effets secondaires, quelquefois mortels, et qu'un programme d'inoculation de masse pourrait entraîner des morts ou des maladies injustifiées si l'attaque biologique attendue ne se produit pas. Ce problème se pose surtout avec les vaccins contre la variole et le charbon.

La production du vaccin ne résout pas tout. Il est facile d'imposer une vaccination à des soldats, mais bien plus complexe d'immuniser la population civile, surtout si le vaccin risque de provoquer des effets secondaires tandis que la controverse sur la vaccination fait déjà rage.

Certains expriment par conséquent l'avis que la recherche devrait s'orienter avant tout sur le traitement des victimes d'armes biologiques. Ainsi, le virus Ebola tue les personnes infectées en provoquant une réaction inflammatoire massive (semblable au syndrome du choc toxique). L'action de ce virus pourrait par conséquent être combattue par un nouvel anti-inflammatoire particulièrement puissant.

Notes

  1. Une personne seule et un petit local suffisent, mais énormément de temps est indispensable.

Voir aussi

Lien externe

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 22/11/2009.
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