Tique

Les tiques forment l'ordre des Ixodida décrit par Leach en 1815. Cet ordre regroupe actuellement, pour les taxons décrits jusqu'en 1995,869 espèces ou sous-espèces, avec 41 en France, dont 4 particulièrement occasionnelles ; classées en trois familles.



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Arachnide (nom vernaculaire) - Acari

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Définitions :

  • Les tiques sont les parasites, ennemis n°1 de nos chiens. Outre les démangeaisons qu'ils génèrent, les tiques transmettent des maladies... (source : cdlb)

Les tiques (jadis dites «Tiquet» ou «Ricinus») forment l'ordre des Ixodida décrit par Leach en 1815.
Cet ordre regroupe actuellement, pour les taxons décrits jusqu'en 1995, 869 espèces ou sous-espèces, avec 41 en France, dont 4 particulièrement occasionnelles[1] ; classées en trois familles.

Les tiques sont des acariens ectoparasites de vertébrés (y compris vertébrés à sang froid tels que lézards, serpents, tortues).
Elles passent une partie de leur cycle au sol (éclosion, métamorphose et quête d'un hôte), et une autre partie (deux ou trois stades) ancrées sur la peau de mammifères (sauvages et d'élevage), d'oiseaux ou de reptiles, se nourrissant de leur sang grâce à un rostre. Elles peuvent à cette occasion transmettre à leurs hôtes de nombreux agents pathogènes connus (virus, bactéries, protozoaires, nématodes) et quelquefois des neurotoxines (responsables de paralysie à tiques). L'Homme peut développer des allergies à leur salive. Ce sont en particulier les femelles adultes nourries, ou en train de se gorger de sang qui sont les plus repérables, car énormément plus grosses que les autres stades de développement. À titre d'exemple, on a pesé sur une balance de précision une femelle de la tique Hyalomma asiaticum avant et après son repas final. Elle était 624 fois plus lourde après son repas qu'avant[2] ; pour un être humain, ce serait comme de passer de 60 kg à 37 tonnes après 4 ou 5 jours de repas constant. De tels repas permettent aux tiques de pondre de plusieurs centaines à plusieurs dizaines de milliers d'œufs (ce chiffre variant selon les espèces et selon les individus au sein de l'espèce).

Histoire

Curieusement, tandis que les poux et puces sont bien décrits par les chroniqueurs et médecins de l'antiquité à nos jours, et que de nombreuses potions et recettes existaient pour s'en débarrasser, les tiques semblent particulièrement rarement évoquées par les textes du passé. Plusieurs dictionnaires anciens évoquent la tique aussi nommée «ricin» comme un insecte infectant les chiens et bœufs.

«Tique, ou Tiquet, Ricinus, Croton vermis canes et boues infestans, non habens exitum excrementi. »[3] ;
«Insecte noirâtre qui s'attache aux oreilles des chiens, des bœufs, &c. La tique crève après s'être gorgée de sang. » pour l'Académie française en 1762, [4]

Émile Littré en précise dans le dernier quart du 19ème siècle la définition comme suit, en signalant que la tique s'attaque aussi au mouton ainsi qu'à d'autres animaux, mais sans évoquer l'Homme (tandis que la définition du pou dans le même dictionnaire le cite particulièrement explicitement).

«Un des noms vulgaires donnés aux espèces du genre ixode, et en particulier à l'ixode ricin qui s'attache aux chiens, aux bœufs, aux moutons et autres animaux (les ixodes ne sont pas des insectes, mais des arachnides).
BUFF., Ois. t. XII, p. 92 : «Ils [certains oiseaux] se posent sur les bœufs et sur les vaches pour manger les tiques, les vers et les insectes nichés dans le poil de ces animaux»
«Soûl comme une tique, particulièrement soûl, vu que la tique se gorge de sang et semble immobile ensuite. »[5]

La tique du chien était aussi jadis aussi nommée «Rézée » ou «lagast » dans le Languedoc[6]. Le Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, appliquée aux arts, à l'agriculture, à l'économie rurale et domestique, à la médecine etc, en 1819 (p 295 du tome XXIX) dit en parlant de la graine de ricin dont on extrait l'huile bien connue : «Nos romains l'appellent ricinus parce qu'elle ressemble au ricinus, espèce de pou qui tourmente les moutons» (Le ricin était aussi nommé «Croton», nom aussi donné aux tiques à cette époque.

Les auteurs anciens ne font curieusement pas allusion au fait que des tiques piquaient les hommes. Ils les citent, avec comme affectant le bétail et les oiseaux et les chiens.

Systématiques

De nombreuses lacunes de connaissance existent sur les tiques en raison du manque de spécialises et de la difficulté à identifier certaines espèces (au stade larve et nymphe surtout). L'enquête de Cuisance et Rioux (2004) a conclu qu'il n'existait en France en 2003 plus que deux spécialistes actifs en systématique des tiques en France (partis à la retraite depuis). Cependant, pour les tiques de la faune de France, transposable aux pays voisins de même type climatique, l'ouvrage paru en 2007 de Claudine Pérez-Eid, est particulièrement complet, proposant clés d'identification et schémas de la totalité des espèces présentes en France. Quelques thèses en ligne proposent des clés de détermination, de même que le site internet du site de l'ICTTD-2 et 3 (Integrated Consortium on Ticks and Tick-limite Diseases) , et un module du master à distance «Ticks and Tick-limite diseases» (avec exercices de détermination de tiques) de la Pretoria University et de l'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers (Institut de Médecine Tropicale d'Anvers) et un Cdrom du Armed Force Pest Management Board : (Interactive Program for Teaching Tick Morphology) [7]. Quelques museums et laboratoires disposent de collections de tiques, telle que celle de Montpellier (300 espèces et 7634 échantillons), réunie par le systématicien P. C. Morel [8].

Cycle de reproduction

Les tiques sont des acariens métastigmates de grandes tailles (3 à 6 mm en moyenne, hors réplétion, et jusqu'à 3 cm pour certaines espèces tropicales), ce qui en fait les plus grands représentants de l'ordre des acariens.
La forme, taille et couleur des tiques fluctuent énormément selon l'espèce et son stade de développement [9] mais leur corps est toujours ovalaire et leur tête est prolongée d'un rostre équipé de deux chélicères.

Leur corps n'est pas segmenté en 3 régions comme chez la majorité des arthropodes (on dit que leur métamérie est indistincte). On peut distinguer simplement la partie antérieure ou «capitulum » (tête en latin) de la partie postérieure dite «idiosome ».

Le capitulum : constitué d'une région basale, dite base capitulaire ou «basis capituli», qui porte trois pièces buccales (et jamais d'yeux qui, dans les espèces où ils sont présents, sont portés par le scutum de l'idiosome)

  1. le premier, particulièrement court, articule le palpe sur la basis capituli
  2. le deuxième et le troisième sont plus longs que le premier et pourvus de soies sensorielles
  3. le quatrième est plus réduit, mieux visible côté ventral, caché dans une fossette du troisième article, particulièrement richement pourvu de petites soies sensorielles

Ces palpes ont un rôle sensoriel, ne sont absolument pas vulnérants et par conséquent ne pénètrent pas dans les tissus lors de la fixation de la tique, mais restent posés à la surface de la peau. Les tiques n'ont pas de canal alimentaire, ni de canal salivaire, comme la majorité des insectes hématophages (moustiques, punaises... )  ; l'apport de salive comme la succion du sang se font par l'espace ménagé entre hypostome et chélicères

Le tégument des tiques est garni de pores, soies et divers autres organes sensoriels, visibles à la loupe binoculaire, dont les fonctions ne sont pas encore nettement établies parmi la détection de CO2, hormones, hygrométrie, température, vibrations.... La détection du gaz carbonique et de l'acide butyrique dégagés par les animaux jouent un rôle dans le choix de l'hôte[10] et peut-être dans le choix du point de fixation de la tique sur son hôte.

L'idiosome :

On connait quelques symbiotes vivant dans la tique (ex.  : Spiroplasma sp. ) et des bactéries de l'environnement y sont aussi détectées (ex.  : Mycobacterium sp. ) [12], lesquels pourraient peut-être interagir avec des micropathogènes véhiculés par la tique.

Reproduction et cycle de développement

Seules les tiques adultes s'accouplent, au sol avant la quête de l'hôte ou sur l'hôte lui-même.

Toutes les espèces connues de tiques, se développent en passant par quatre stades évolutifs différents :

  1. l'œuf. Certaines espèces pondent un très grand nombre d'œufs : on en a par exemple compté 23 891 dans une seule ponte d'Amblyomma nuttalli , une tique africaine qui parasite les tortues[13].
  2. la larve (qui n'a que 3 paires de pattes, griffues),
  3. la nymphe (qui est octopode comme l'adulte mais sans orifice génital)
  4. l'adulte. A ce stade le dimorphisme sexuel est le plus souvent net (écusson chitinisé) plus développé en face dorsale chez le mâle des ixodidæ que chez la femelle, dont le tégument doit rester souple pour se distendre pour une prise de sang maximale afin d'élaborer ses œufs.

Dans la majorité des cas, durant son cycle de vie, une tique change d'hôte à chacun de ces stades

Un petit nombre d'espèces de tiques ne changent pas d'hôte à chaque stade

Stratégies de quête d'hôte

Pendant les phases de «quête», la tique attend un hôte pour s'y accrocher. La quête se fait sur les brins d'herbe, de graminées, de fougères etc... en milieu extérieur ouvert pour les tiques exophiles ; elle se fait au sol, à même la terre ou sur les brindilles des nids et terriers ou les crevasses des grottes, pour les tiques endophiles. Parmi les exophiles, différentes stratégies s'observent :

Ces différentes stratégies peuvent être combinées, avec des variations saisonnières (ex.  : concentration autour de l'eau douce en saison sèche et chaude). Les larves étant mobiles, mais sur d'assez courtes distances, elle peuvent en cas d'insuccès tenter de se déplacer et chercher un lieu plus favorable (ce comportement semble plus habituel lorsqu'il fait plus chaud, chez I. ricinus.

L'ancrage de la tique sur son hôte

Après avoir trouvé une proie et s'y être accrochée, la tique chemine lentement sur la peau (de quelques minutes à plusieurs heures quelquefois) pour trouver un emplacement qui lui convient. De fines griffes lui permettent de se stabiliser sur l'épiderme (ces griffes sont plus puissantes chez la larve qui a besoin de s'ancrer pour pouvoir percer la peau). La tique coupe la peau grâce à des chélicères extériorisables (cachées au repos dans une gaine protectrice) qu'elle enfonce progressivement mais aussi l'hypostome, aidé par la sécrétion d'enzymes salivaires (protéases) qui provoquent une cytolyse. Au bout de son rostre se forme alors une poche ou chambre de cytolyse. Cette opération, sous l'effet de substances salivaires anesthésiantes, se fait sans douleur pour l'hôte. La tique en quelques heures a ainsi enfoncé tout son rostre. Elle parfait son ancrage par la sécrétion d'une substance, sorte de colle biologique dite «cément» (ou «manchon hyalin»)  ; cette colle la fixe particulièrement fortement au derme. Ainsi fixée, elle peut alors, pendant toute la durée de son repas, alternativement (Pérez-Eid, 2007) aspirer le sang et réinjecter de la salive de façon à agrandir la poche ainsi creusée sous la peau jusqu'à ce que cette poche atteigne un ou plusieurs microcapillaires sanguins, qui crèveront et l'alimenteront directement en sang. Durant ce temps, la tique injecte un cocktail de molécules qui affaiblissent localement l'immunité de l'hôte et insensibilisent le dispositif nerveux (ce qui ne fonctionne plus chez des organismes dont le dispositif immunitaire a été sensibilisé (rendu allergique en quelque sorte) à ces molécules).
Plus le rostre est long, mieux la tique est fixée. Ainsi des tiques brévirostres telles que Rhipicephalus ou Dermacentor s'ôtent aisément de la peau, n'y laissant que leur manchon hyalin, tandis que des tiques longirostres telles qu'Ixodes et Amblyomma sont si bien fixées qu'une traction directe leur arrache fréquemment le rostre, lequel peut causer un abcès ou une infection. Il faut les faire tourner avant de les extraire pour disloquer le cément (ce qui ne suffit pas forcément) ou, mieux, utiliser un instrument spécialisé (type tire-tique).

Habitats

Les tiques ont des habitats variés selon les espèces. Celles particulièrement dépendantes de l'humidité, sont soit inféodées aux milieux forestiers, péri-forestiers ou boisés, soit confinées dans des abris de taille réduite donnant la possibilité le maintien de l'humidité (nids, terriers, grottes, étables... ). Quelques espèces sont adaptées aux climats secs, ou alors désertiques.

La plus grande variété d'espèces se rencontre en zones chaudes, mais des espèces recherchent les zones tempérés ou fraîches (voir la faune des tiques de France, Pérez-Eid, 2007). Les micro-habitats qu'elles occupent fluctuent selon l'espèce et le stade de développement. Les larves et nymphes ont besoin d'une humidité relative plus élevée (50 à 80 % du seuil de saturation selon les espèces). Les adultes de certaines espèces supportent plusieurs heures de climat aride, en se réhydratant la nuit et le matin avec la rosée.
Selon leurs exigences en termes d'habitats (auxquels elles sont plus ou moins inféodées), on classe les tiques en espèces hygrophiles (des milieux humides) ou xérophiles (des milieux secs) [14] et en :

  1. - espèces exophiles ; autrement dit non inféodées à un biotope de petites dimensions ; ce sont des tiques qui sont dispersées dans la végétation de lisière, les fourrés ou les bordures de pâturages. Elles chassent à l'affût sur la végétation basse, soit des petits animaux, en particulier aux stades larvaires et nymphaux, soit de grands animaux, carnivores, ongulés... quand la tique est adulte.
  2. - espèces pholéophiles ou endophiles ou nidicoles (vivant dans les nids) ; inféodées (à un seul ou à plusieurs stades de leur développement, y compris mues, pontes et phases de repos) à des habitats spécialisés ou à des conditions thermohygrométriques spécifiques (terrier de rongeur généralement, caractérisés par le noir et un microclimat particulièrement stable (avec humidité élevée). En zone froide et en hiver, la température d'un animal hibernant suffit à protéger les larves, nymphes ou œufs de certaines tiques du gel ou de l'aridité du climat extérieur). Certaines espèces accomplissent la totalité de leur cycle dans un terrier, et particulièrement rarement dans nos habitations (plus souvent dans des chenils, étables.. ) en se nourrissant alors sur des animaux domestiques (Rhipicephalus sanguineus est un exemple de tique devenue «domestique» ou endophile).
    Leurs "hôtes" sont plutôt des reptiles, micro-mammifères ou petits mammifères (lapins, lièvres, hérissons) ou des oiseaux (qui contribuent alors à leur large dispersion) [15] [16] [17].
  3. - espèces mixtes : leurs larves et nymphes sont le plus souvent pholéophiles tandis que les adultes seront exophiles.

Pour de très nombreuses espèces de tiques (en forêt tropicale surtout), les hôtes sont mal connus et les exigences des œufs, des larves et des nymphes toujours plus.

Prédateurs et dynamiques de population

Peu des œufs pondus donneront une tique adulte. les œufs, larves ou adultes de nombreuses espèces de tiques meurent lorsqu'il fait trop froid ou trop sec. Si l'humidité du sol suffit le plus souvent à protéger les larves de la dessiccation, une forte humidité et hygrométrie facilitent plusieurs espèces de nématodes et de champignons entomopathogènes qui peuvent infecter et tuer les tiques, soit directement soit via des bactéries symbiotiques.

Les larves, nymphes et adultes peuvent aussi directement être mangées au sol par des oiseaux, reptiles et autres animaux insectivores (une poule peut ainsi manger plus de 200 tiques par jour ![18]), ou alors sur leur hôte (par exemple par le héron garde-bœufs ou lors de comportements d'épouillage), mais les animaux qui mangent des tiques servent aussi d'hôtes à diverses espèces de tiques, dont celles qu'ils mangent.

La prolificité des tiques, et leur résistance lorsque leurs conditions de vies sont bonnes laisse penser qu'elles pourraient s'adapter aux acaricides et antiparasitaires ou alors à certains moyens de lutte biologique. Quelques recherches portent depuis peu sur diverses stratégies de lutte biologique contre ces hématophages[19].

Les tiques (œufs, larves, nymphes et imago) semblent dans la nature en particulier contrôlés par 3 catégories de micro-organismes parasites et «entomopathogènes », dont :

Facteurs de pullulations de tiques

L'aire de distribution des tiques (sauf peut-être en zone particulièrement aride) couvre nettement, surtout en altitude. Ceci va certainement s'accompagner d'une augmentation des régions touchées par les maladies transmises par les tiques.

La recherche[20] évoque plusieurs causes, complémentaires et aggravantes, de pullulation ;

  1. une raréfaction des ennemis des tiques en liaison avec une large contamination de l'environnement par les insecticides, qui pourrait expliquer un recul important des insectes et acariens parasites-prédateurs, surtout les guêpes parasitoïdes, mais aussi par les fongicides, avec la régression des nombreuses espèces de champignons entomopathogènes, avec aussi un recul des nématodes parasites des tiques.
  2. des modifications écopaysagères (En Amérique du Nord les tiques seraient plus nombreuses dans les forêts plus fragmentées, peut-être à cause de l'augmentation des cultures en lisière),
  3. la densification des hôtes des tiques artificiellement alimentés : rongeurs, sangliers et cervidés surtout surfavorisés par l'agrainage, mais également par l'étendue croissante des cultures céréalières en lisière forestière, et la perte de milliards de grains de céréales le long des axes de transport (route, voies ferrées) après les moissons, etc (quantifiée sur certains axes aux USA, car attirant des sangliers qui causent des accidents).
  4. la densification des hôtes liée à la disparition de leurs prédateurs, pourchassés ou décimés par les polluants. Les zones de pullulation de tiques correspondent fréquemment à des zones où les grands prédateurs ont disparu et où le grand gibier est (sur-) alimenté.

Tropisme des tiques (Relations Hôte-espèces)

Des tiques semblent pouvoir s'attaquer à presque l'ensemble des vertébrés terrestres (même pourvus d'écailles serrées comme les reptiles), mais la majorité des espèce sont spécialisées pour un groupe d'hôte, tout en pouvant, comme le font certaines tiques d'oiseaux, accidentellement piquer l'Homme lorsqu'elle s sont en contact avec lui. Les mécanismes qui font qu'une tique soit capable de sélectionner sa proie sont toujours mal connus, mais semblent faire intervenir l'odorat et un tropisme pour des conditions microclimatique qui sont celles de son hôte.

Classification

Les Ixodida Leach, 1815 comptent trois familles, 18 genres et près de 900 espèces parasites.

La phylogénie les placent comme le groupe frère des Holothyrida

Les Ixodidæ ou tiques dures

Dans l'ordre des Ixodida ; on distingue deux superfamilles :

  1. les Argasoïdæ (du sous-ordre Argasina )  ; elles sont aussi dites «tiques molles».
    Cette superfamille ne comporte qu'une seule famille : les Argasidæ divisée en deux sous-familles ;
    1. Argasinæ, qui ne comporte qu'un seul genre : Argas
    2. Ornothidorinæ qui ne comprend aussi qu'un seul genre : Ornothodoros  ;
  2. les Ixodoïdæ (du sous-ordre Ixodina )  ; aussi dites «tiques dures » ; cette superfamille est mieux connue et étudiée car abritant la majorité des tiques adaptées aux animaux domestiques et/ou piquant l'Homme. Elles causent des maladies et affaiblissement des animaux qu'elles infestent, et sont ainsi sources d'importantes pertes économiques pour certains éleveurs, de même pour les dispositifs de santé publique et de sécurité sociale, surtout à cause de la maladie de Lyme dont certains ixodes sont vecteurs[22] en pleine extension[23].
    Cette super famille (Ixodoidæ ) contient deux familles : Ixodidæ et Amblyommidæ . La première contient une seule sous-famille (Ixodinæ ) et un seul genre : Ixodes. La seconde famille, celle des Amblyommidæ comprend plusieurs genres : Hæmophysalis , Amblyomma , Dermacentor , Hyalomma, Rhipicephalus, Boophilus.

Les tiques de la famille des Ixodidæ sont de taille particulièrement variable, avec un capitulum antérieur bien visible et un scutum dorsal dont la présence est constante. Elles vivent dans des biotopes particulièrement variés, soit dans des abris fermés correspondants aux abris de leurs hôtes, soit à ciel ouvert, dans la végétation basse, où elles pondent, muent, et guettent, au sommet des herbes, leur hôte pour prendre leur repas de sang. Au contraire de ce qui a longtemps été colporté, les tiques ne tombent pas des arbres, la proximité avec le sol, pour des raisons de réhydratation, étant principale. Généralement, dans la végétation, la dispersion des individus est la règle, mais des regroupements sur une même herbe sont envisageables, par l'effet des phéromones (médiateurs chimiques permettant de la communication entre tiques)  ; des concentrations spatiales plus larges s'observent aussi, surtout au niveau de biotopes favorables, par exemple autour des points d'eau, ou de zones d'ombre, ou de regroupement ou passage d'animaux.... Les tiques se détachent de leur hôte, gorgées de sang, après un repas qui dure rarement plus d'une semaine pour le stade adulte femelle, moins pour les autres stades.

La tique la plus commune en Europe, Ixodes ricinus appartient à cette famille.

En Amérique du Nord, la souris à pattes blanches P. leucopus, est l'hôte principal d'Ixodes scapularis (tiques à pattes noires) aux stades larvaire et nymphal, vectrice de la maladie de Lyme. Les adultes sont aussi communs chez le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), au printemps ainsi qu'à l'automne essentiellement, mais cette tique a été trouvée chez plus de 50 autres espèces de mammifères et chez plus de 55 espèces d'oiseaux.

La tique sénégalaise Amblyomma fluctuegatum présente en Afrique et dans les Caraïbes sur , entre autres, les animaux d'élevage, appartient à cette famille. Elle pourrait éventuellement paradoxalement être disséminée par le héron garde-bœuf (Bubulcus ibis) [24] qui se nourrit des parasites de grands mammifères.

Les Argasidæ ou tiques molles

Ce sont les plus grosses, le rostre localisé sur le ventre est invisible en vue dorsale. Elles vivent le plus souvent près de leur hôte dans les crevasses, terriers, nids ou habitations et viennent se nourrir plusieurs fois sur leur hôte quand ce dernier est immobile. Elles peuvent jeûner jusqu'à 5 ans.

En Europe, elles sont en particulier présentes dans le pourtour méditerranéen.

Les Nuttalliellidæ

Peu connues, elles partagent des caractéristiques des deux autres familles. Une seule espèce a été décrite, Nuttalliella namaqua.

Tiques et maladies

Les tiques seraient dans le monde - si on considère la totalité de leurs populations - les vecteurs du plus grand nombre de micro-organismes différents [25]. Les tiques sont des agents vecteurs de nombreuses pathologies humaines et animales.

Elles véhiculent surtout des maladies émergentes, réémergentes humaines et/ou animales[26] ou qui pourraient le devenir :


L'épidémiologie et l'écoépidémiologie de ces maladies pourraient être modifiées par des bactéries symbiotiques[28].

Importance écoépidémiologique et sanitaire

À titre d'exemple, sur 37 zoonoses non-alimentaires surveillées en priorité en France en 2006 par l'InVS (Institut National de Veille Sanitaire), huit n'étaient transmises que par des tiques ou principalement par elles. I. ricinus en transmet à elle seule au moins sept, dont la maladie de Lyme, l'encéphalite à tique et la fièvre Q, qui semblent en pleine expansion ainsi qu'à ce titre faisant déjà partie des 11 zoonoses dont le contrôle est jugé particulièrement prioritaire en France[29].

Comportements et dynamique des populations de tiques, et facteurs de risques écoépidémiologiques

Les agriculteurs, forestiers, militaires... sont les plus exposés
Les tiques sont nettement plus présentes dans les régions où les sangliers, cervidés ou souris à pattes blanches sont particulièrement présents, en l'absence de leurs prédateurs naturels ou d'une régulation par la chasse insuffisante

L'importance relative des différents facteurs biotiques et abiotiques dans l'émergence et la propagation de maladies transmises par les tiques à travers l'Europe fait depuis peu l'objet d'une évaluation rigoureuse [30].

Les populations de tiques sont en effet en augmentation rapide depuis la fin du XXe siècle dans de nombreuses régions du monde, semble-t-il à cause de changements environnementaux (réchauffement climatique[31] et écopaysager ; fragmentation du paysage, espèces introduites ou invasives, diffusion de parasites par déplacement croissant d'espèces et des humains, etc. ).

Des chercheurs suédois [32] avaient en 2001 fait un constat semblable pour les cas humains d'encéphalite à tiques en Suède ; Sur 30 ans, plus le climat avait été doux, plus les tiques avaient été nombreuses et plus ces encéphalites avaient aussi été nombreuses. Les tests sanguins faits depuis la fin des années 1950 pour chaque cas d'encéphalite diagnostiqué dans le comté de Stockholm montrent aussi particulièrement clairement que l'incidence de cette maladie a énormément augmenté (triplement) depuis le milieu des années 1980 avec un pic en 1994 (triplement du nombre de cas humains[33]). En analysant les températures de la période 1960-1998, les chercheurs ont pu préciser que chaque augmentation de l'incidence de la maladie a été significativement liée à une combinaison de deux hivers doux avec printemps précoces et/ou automne doux l'année précédant le nouveau pic d'incidence. Les chercheurs ont intégré d'autres facteurs d'influence (dont l'augmentation de la population vivant (en chalet d'été) dans les régions où les tiques et la maladie sont actuellement endémiques, et augmentation des populations animales vectrices de tiques et/ou du microbe (facteur pour partie lié au climat).
L'accès à la vaccination contre l'encéphalite à Tique en Suède (depuis 1986) et une sensibilisation accrue aux risques posés par les tiques pourraient avoir fait toujours sous-estimer ces liens de cause à effet ont-ils ajouté. D'autres études, dont certaines autour de la Baltique ont montré que le réchauffement climatique ne pouvait cependant pas expliquer l'explosion du nombre de cas de maladies virales telle que l'encéphalite à tique (variante européenne) [34]

L'encéphalites à tiques est due à un Flavivirus qui comporte trois sous-types dits «européen», «sibérien» et «extrême-oriental»[35] [36]). Les cas dus au sous-type européen ont toujours spectaculairement augmenté de 1995 à 2005, tandis que les zones à risque ont continué à s'étendre, avec de nouveaux foyers découverts chaque année. La détection précoce de ces foyers devrait être une priorité de santé publique pour que les médecins diagnostiquent mieux et soignent plus vite leurs patients. Pour les y aider, des chercheurs ont cherché à modéliser[37] l'expansion du variant européen de cette maladie fréquemment mal détectée (symptômes grippaux) mais qui peut évoluer ensuite vers une méningo-encéphalite aiguë et/ou une myélite qui conduit rarement à la mort, mais dont les séquelles chroniques sont invalidantes et fréquemment accompagnée de troubles cognitifs.
Quelques paramètres socio-économiques sont en cause, mais ils ne peuvent expliquer l'explosion du nombre de cas humains (comme pour la maladie de Lyme).
Les pullulations de tiques semblent être un facteur clé. On a montré en Amérique du Nord que ces pullulations étaient fortement associées à des changements de la structure écopaysagère des milieux forestiers. Qu'en est-il en Europe pour les tiques véhiculant les encéphalites à tiques ? Une analyse a porté (dans 17 provinces des Alpes au nord de l'Italie) sur d'éventuelles corrélations entre l'augmentation d'encéphalites à tique et/ou des variables climatiques et de structure de la forêt et/ou l'abondance des principaux grands vertébrés hôtes de tiques (chevreuil en particulier ici), avec données disponibles pour les 40 dernières années.
Aucune différence significative n'a été constatée en termes de tendance climatique entre les provinces où la maladie est apparue comparé aux provinces où aucun cas clinique n'a été diagnostiqué (au moment de l'étude). Par contre, le meilleur modèle explicatif de l'augmentation de l'incidence de la maladie chez l'homme est celui qui intègre les changements dans la structure forestière et surtout le ratio taillis/hauteur des forêts et les changements de densité de chevreuils.
La structure de la végétation forestière, certains changements d'affectation des sols et le nombre de chevreuils ont en effet conjointement évolué depuis 30 ans et depuis 10 ans, de telle sorte que les espèces-réservoirs du virus (petits mammifères) ont été fortement favorisées, entre autres par les pratiques de gestion de la faune chassable (agrainage du gibier, piégeage ou chasse des prédateurs naturels). Les auteurs pensent que ces facteurs «sont susceptibles d'être parmi principaux facteurs influant sur le potentiel de circulation du virus et , donc, le risque d'apparition de nouveaux foyers d'encéphalites à tiques chez l'Homme en Europe occidentale. Nous pensons que notre approche sera utile pour prédire le risque TBE sur une échelle plus large», ont-ils ajouté.

Pour d'autres maladies, on a constaté que le climat et le microclimat influaient directement sur le comportement de plusieurs espèces de tiques fréquemment porteuses dangereuses pour l'Homme.
Des chercheurs du CNRS de Marseille ont cherché à expliquer l'origine d'une petite épidémie de rickettsiose qui s'est déroulée en avril 2007 à Nîmes et pourquoi les rickettsioses avaient été en France plus nombreuses et plus graves les étés particulièrement chauds de 2003 et 2005, tandis que la tique du chien (Rhipicephalus sanguineus) est en particulier présente au printemps. Avril 2007 ayant été le plus chaud dans la région depuis 50 ans, une hypothèse était que le comportement de la tique avait pu être modifié par la chaleur exceptionnelle qui a accompagné ces trois évènements épidémiologiques. Et effectivement, en laboratoire [38] que si la «tique du chien» préférait réellement les chiens en temps normal, pour des raisons toujours mal comprises, elle cherchait bien plus à piquer l'Homme en contexte plus chaud.
Des tiques de chien d'élevage, non infectées, ont été scindées en deux groupes, le premier ayant été incubé 24 heures à 40°, et le second à 25°. Puis les tiques ont été mis en présence de l'homme : "50% de celles incubées à 40° ont tenté de piquer l'homme en s'y attachant, contre aucune dans l'autre groupe".

De plus, comme de nombreux autres organismes face aux biocides, les tiques ont montré une capacité de résistance aux acaricides[39], forçant les éleveurs et les producteurs d'antiparasitaires à rechercher de nouvelles molécules pesticides[40] ce qui est coûteux [41]. Des stratégies alternatives sont recherchées[42], [43].

Conseils pratiques

Prévention

Une tique ayant mordu un humain. Les pièces buccales (rostres) sont sous la peau.

La meilleure façon de prévenir les maladies portées par la tique est d'éviter la piqûre. Une inspection soigneuse du corps après les promenades ou activités en forêt sert à détecter et enlever les tiques avant qu'elles aient eu le temps de transmettre la maladie de Lyme. Il existe aussi de nombreux produits répulsifs, mais dont l'efficacité n'est pas forcément évidente.

Selon des données nord-américaines, il semble que la fragmentation des forêts et la régression des prédateurs carnivores des micromammifères soient des facteurs de pullulation des tiques. Reconstituer des continuités écopaysagères et œuvrer à la restauration d'équilibres écologiques pourraient par conséquent, à moyen et long terme, être une mesure de prévention utile.

Sorties à l'extérieur

Il est conseillé quand on va en forêt ou dans les champs :

Se débarrasser rapidement des tiques trouvées sur les vêtements.

Au retour, examiner attentivement l'ensemble des parties du corps pour y dépister les tiques peut-être fixées à la peau puis se doucher et se changer est conseillé.

À la maison

Il est envisageable de limiter la prolifération des tiques dans la maison ainsi qu'à l'extérieur.

En cas de morsure

Retrait sécurisé d'une tique avec un «tire tique»
Érythème migrant, typique, mais non systématique en cas de maladie de Lyme transmise par piqûre de tique.

Si la tique est découverte, il faut la retirer rapidement car le risque de contamination augmente avec la durée du contact.

Saisir la tique au plus près de la peau avec un crochet à tiques (vendu en pharmacie, chez les vétérinaires, etc. ) puis tourner lentement sans tirer jusqu'à ce que la tique se décroche. Une fois la tique retirée, ne pas oublier de bien désinfecter.

Le rostre d'une tique (les pièces buccales qui sont plantées dans la peau) est entièrement recouvert d'épines qui sont implantées de façon rétrograde. Si on tire sur la tique, ces épines se redressent et retiennent le rostre qui se casse à sa base et reste totalement dans la peau, ce qui peut être à l'origine d'une infection, et causer douleur et inflammation (nodule persistant après retrait). Par contre, si on tourne le corps de la tique avec un crochet prévu à cet effet, les épines reviennent autour de l'axe de rotation, et le rostre est extrait de la peau.

Il est essentiel de ne pas comprimer l'abdomen de la tique à l'occasion de son retrait, pour minimiser le risque de régurgitation de salive ; ce reflux salivaire dans la peau peut être à l'origine de phénomènes allergiques et de la transmission des micro-organismes dont les tiques peuvent être les vecteurs.

Les pinces à mors opposés et autres instruments identiques exercent une pression sur le tube digestif de la tique ; par contre, les crochets à tiques viennent au contact du corps de la tique sans y exercer la moindre pression.

Afin d'éviter que la tique ne régurgite et surinfecte la plaie, il faut bien prendre garde à ne pas l'écraser, ni la blesser. Pour la même raison, il est déconseillé d'appliquer tout produit (éther, alcool, huile... ). En effet, en se sentant agressée, la tique risque de régurgiter et d'envoyer ses microbes dans l'hôte qui l'héberge.

Surveiller attentivement la plaie pendant trois semaines. Consultez un médecin si vous avez une auréole rouge qui évolue (érythème migrant) ou que vous ressentez un état grippal. La prescription peut être un bilan sanguin et/ou un traitement antibiotique.

Comparé aux animaux

Les conséquences des infestations sur les animaux

Les infestations à tique sont importantes et de plus en plus habituelles pour les animaux sauvages et domestiques, elles peuvent transmettre plusieurs maladies.

Les tiques semblent être les uniques vecteurs d'une maladie parasitaire du sang nommée piroplasmose (ou Babésiose) due à un protozoaire (Babesia sp, ex : B. canis, B. microtii). La piroplasmose atteint les canidés, les équidés, les bovidés... Le protozoaire parasite les globules rouges dans lesquels il se multiplie et les détruit quand il s'en libère. La piroplasmose entraîne une anémie avec un ictère pâle et le plus souvent une forte fièvre. Dans les stades avancés de la maladie, une coloration brun foncé des urines peut être notée, due à la bilirubine issue de la dégradation de l'hémoglobine libérée dans le sang par la destruction des globules rouges. La piroplasmose est une maladie potentiellement mortelle.

Trois moyens de luttes contre les parasites :

La recherche

La recherche, à l'origine principalement axée sur les moyens de lutte pour détruire les tiques sur les animaux domestiques, s'est ensuite intéressée aux germes pathogènes véhiculés par ces ectoparasites, au fur et à mesure de leur découverte. Pendant très longtemps , la recherche s'est cantonnée au seul domaine vétérinaire, pour s'ouvrir au domaine de la médecine humaine à partir en particulier de la seconde moitié du xxème siècle. Initialement, avec les particulièrement nombreux travaux européens sur les virus à l'origine de l'encéphalite à tiques (RSSE et CEE), mais aussi les études américaines sur les rickettsies à l'origine de la fièvre pourprée des Montagnes Rocheuses, puis avec ceux sur les borrélies responsables de la maladie de Lyme, aux États-Unis à partir du milieu des années 70, en Europe ensuite. Elle tente désormais de clarifier les dispositifs complexes multi-vecteurs, multi-hôtes, avec la diversité des modes de transmission dans lesquelles les tiques interagissent et évoluent, dispositifs qui se modifient du fait de la mondialisation des échanges et des modifications environnementales induites par l'homme (dont climatiques et en termes d'écologie du paysage). Le risque d'émergence accrue de maladies et pathogènes transmis par les tiques est désormais avéré, certaines tiques faisant presque figure de candidat parfait pour leur vectorisation.
Des progrès importants ont été permis par l'établissement d'une méthode efficace d'extraction de l'ADN de tiques[44] et par les techniques de détection globale de l'ADN des agents bactériens abrités dans les tiques (ex : DEA de Lénaig Halos, 2002 / PCR-TTGE ou Temporal Température Gel Electrophoresis). L'ADN bactérien est désormais détecté augmentcation du gène de l'ARN16S (commun à l'ensemble des procaryotes) grâce à des amorces universelles. Ceci permet surtout de mieux comprendre et évaluer les risques de co-infection par plusieurs micropathogènes[45].

On cherche surtout à comprendre ainsi qu'à modéliser ce qui peut expliquer les rapides pullulations de tiques, localement observées dans le monde, les motifs de variations spatio-temporelles, le portage de bactéries ou autres microbes par ces tiques, mais aussi leur rôle éco-épidémiologique. Ceci change l'incidence des maladies transmises par les tiques dans cette région (données non analysées à ce jour). Ces travaux sont nécessaires pour modéliser les risques d'émergence de pathogènes et maladies à tiques chez les animaux domestiques, sauvages et chez l'Homme, et pour proposer des solutions alternatives et efficaces aux pesticides pour leur contrôle (certaines tiques, se sont montrées capables de très rapidement développer des résistances par adaptation sélective à l'ensemble des types d'acaricides utilisés contre elles).

Un espoir est celui de comprendre quels sont les parasites et régulateurs naturels des tiques et pourquoi ils ont régressé ou ne sont plus efficaces dans le contrôle de celles-ci. Une espèce au moins a été trouvée presque partout dans le monde, et est étudiée pour ces raisons Ixodiphagus hookeri.

En France

Le groupe Tiques et maladies à tiques a été créé en septembre 2004 au sein du REID («Réseau écologie des interactions durables» créé par l'INRA en 1993 pour mieux étudier, collaborativement, l'écologie, l'évolution adaptative et la génétique[46] des tiques et des pathogènes qu'elles véhiculent mais aussi les interactions tique-environnement et les problèmes d'échantillonnage, évaluation des populations et de leurs caractéristiques génétiques, d'élevage de laboratoire et d'analyse d'échantillons. Ce groupe Tiques et maladies à tiques regroupait, mi-2008, 46 membres de dix grands établissements scientifiques (INRA, CNRS, CIRAD, IRD, MNHN, Tour du Valat, École nationale vétérinaire de Maison-Alfort, Université de Bourgogne, Université de Rennes, Université de Strasbourg) ainsi qu'un médecin généraliste et des vétérinaires, dont l'un représentant la Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires (SNGTV).

Bibliographie

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Notes et références

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  4. Dictionnaire de L'Académie française, 4e Édition (1762)
  5. Émile Littré, Dictionnaire de la langue française (1872-1877)»
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  7. (Interactive Program for Teaching Tick Morphology).
  8. Exemple : Collection de tiques de Montpellier ; incluant des Ixodidæ et Argasidæ, conservés dans de l'alcool pour la majorité. Ces tiques viennent principalement d'Afrique et du bassin méditerranéen, et moindrement d'Asie et d'Amérique. Des fiches sont disponibles pour chaque espèce, avec des montages entre lame et lamelle de larves, nymphes et organes adultes pour aider à la détermination.
  9. Diaporama du groupe Tiques de Flickr, montrant des dizaines d'espèces et stades différents
  10. HOPF H. Neurologische Kompilationen nach Zeckenkontakt DTSCH. ARTZEBL. 1980, 77, pp 2063-2066
  11. Les tiques Ixodidæ http ://www. maladies-a-tiques. com/Les-tiques. htm http ://www. latique. ch/fsme/fsme_p002_04. asp?nav=2&subnav=3 http ://mycologie. catalogne. free. fr/Tiques. htm
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  18. Voir (PDF d'un PowerPoint de 18 diapositives, fait par le Dr. Kathrin Hartelt (RPS, Landesgesundheitsamt), pour la DRASS d'Alsace)
  19. Exemple : Pages des symposiums internationaux de Potsdam, qui se réunissent depuis 1990 à Potsdam sur les maladies à tiques, avec un objectif de veille et de formation continue pour les médecins allemands (voir actes de 2001, 2003, 2005, 2007). Voir aussi les travaux du groupe tique et du CNR Borréliose en France, et de nombreuses études conduites autour de la Baltique ou aux États-Unis
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  27. Domaine qui commence à être étudié en France en 2008, sur deux espèces principales (Ixodes ricinus et Dermacentor reticulatus) par l'équipe Génétique et Évolution des Interactions Hôte-Parasite du Laboratoire de biométrie et Biologie Évolutive (UMR CNRS 5558 Bat Mendel, 43 Bd 11 novembre 1918 - Villeurbanne), avec surtout Lionnel Zenner (École nationale vétérinaire de Lyon)
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Liens externes

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